La digitalisation est essentielle pour toutes les entreprises. Mais les dirigeants ont parfois des idées reçues qui peuvent empêcher de sauter le pas. Il est temps de les démolir.
Face à la digitalisation, les dirigeants ont souvent plusieurs idées reçues.
Première idée reçue : penser que la digitalisation ne concerne que les autres
Les grandes entreprises, le microcosme des startup, les activités de services et bien d’autres. Vous vous lancez facilement dans un inventaire à la Prévert et imaginez que tout le monde y aurait droit ou presque, sauf vous. Que vous soyez artisan plombier ou pizzaiolo, auto-entrepeneur, géant d’une TPE ou indépendant, vous êtes concerné et avez tout à gagner à intégrer les technologies digitales dans votre activité.
Deuxième idée reçue : s’imaginer que la digitalisation est accessoire
Chaque métier, au sein de l’entreprise, est concerné. Si la première idée qui vous vient à l’esprit est celle de la création d’un site web ou d’une page sur les médias sociaux, sachez que la communication n’est pas le seul domaine impacté par la digitalisation. Gestion des fichiers clients, comptabilité, relations avec les fournisseurs et les administrations, formation des collaborateurs et échanges entre salariés peuvent prendre un nouvel élan avec les bons outils technologiques.
Troisième idée reçue : imaginer un phénomène brutal et irréversible
La digitalisation peut être menée de façon progressive, le temps de s’approprier chaque outil avant d’en intégrer un autre. Si la première brique posée touche souvent à la communication en ligne, vous pouvez passer à l’étape suivante en sauvegardant vos fichiers sur des coffres-forts numériques sécurisés, dans le “cloud”, et découvrir les avantages qu’il y a à travailler à plusieurs sur un même document depuis des ordinateurs distincts. Par exemple, un commerçant indépendant peut commencer par héberger son fichier clients sur le cloud, puis choisir de s’abonner à une solution de paiement par carte bancaire via une application sur smartphone, avant de s’essayer aux solutions de comptabilité en ligne.
Quatrième idée reçue : surestimer le coût de la digitalisation
Si la mise en place de systèmes informatiques peut se chiffrer en dizaines de millions d’euros pour les grandes entreprises, adopter les nouvelles solutions digitales n’est pas forcément hors de prix. De nombreux acteurs proposent des solutions destinées aux indépendants, aux TPE et PME, disponibles parfois gratuitement, le plus souvent par abonnement, pour des sommes de quelques dizaines d’euros par mois. L’acquisition d’un terminal de paiement par carte bancaire via une application Smartphone coûte ainsi moins d’une centaine d’euros. Le versement de commissions, moins de 2%, rend ainsi ces solutions financièrement attractives pour de nombreux petits commerçants et artisans. Moins qu’une solution bancaire traditionnelle.
Mais franchir le pas demande du courage et, surtout, un accompagnement de qualité. Vous pouvez vous rapprocher de votre CCI(chambre de commerce et d’industrie), des associations locales de promotion de développement économique pour vous tenir informés des conférences, ateliers et démonstrations organisés dans votre ville. Les établissements d’enseignement supérieur spécialisés dans le numérique peuvent aussi accompagner les entreprises, dans le cadre de projets étudiants ou par la formation d’apprentis rompus aux nouvelles technologies. Les initiatives privées ne manquent pas non plus. Google lui-même, par exemple, évangélise les professionnels de proximité. Les coaches du programme Google pour les Pros font du porte-à-porte pour présenter les solutions gratuites mises à la disposition des entreprises, premier pas vers l’utilisation de ses solutions publicitaires.
Faire preuve de curiosité, prendre le temps de se renseigner, être à l’écoute des initiatives de proximité ou nationale constituent un premier pas. Mais, plus important encore, vous engager avec confiance dans la digitalisation de votre activité définit ce qu’est la vocation d’un entrepreneur : se réinventer sans cesse pour avancer et créer de nouvelles richesses.
Par Benjamin Thiers – Expert SEM et SMO, le 28 juin 2016