Le cabinet Osler s’est penché sur le rôle du C.A dans l’établissement d’une réputation et dans la gestion de crise et soulève la présence de lacunes dans l’état de préparation …
Un livre blanc, rédigé par le cabinet Osler et fondé sur un vaste sondage auprès de 400 administrateurs canadiens, sur des tables rondes d’administrateurs et sur une série de discussions d’experts pancanadiennes permet de constater d’importants problèmes de gouvernance que doivent régler les conseils d’administration et les dirigeants. Lesquels?
Confiants, mais…
D’abord, selon Osler, si les administrateurs se croient prêts à affronter une crise, qui rappelons-le constitue un test décisif de la réputation d’une entreprise, cette confiance n’est peut-être pas fondée.
En effet, 66,9 % d’entre eux signalent qu’ils disposent d’un plan d’intervention officiel en cas de crise, et 79,3 % déclarent que leurs équipes de direction ont les compétences nécessaires pour gérer une crise soudaine. Toutefois, seulement 29,3 % d’entre eux se disent convaincus que le système de gestion des risques de leur entreprise réussit à cerner des risques importants.
Et ce n’est pas tout… Seulement 28 % ont fait réviser leur plan par un conseiller externe. Plus de 27 % d’entre eux admettent ne pas avoir de plan de relève en place, ou ignorer s’ils en ont un. Environ 20 % d’entre eux déclarent ne pas recevoir suffisamment d’information pour superviser les membres de la direction, en général.
Perte de confiance
En outre, en cas de crise, 53,2 % des administrateurs prévoient faire appel aux mêmes conseillers pour qu’ils guident à la fois l’entreprise et le conseil d’administration.
Bien qu’un solide programme d’alerte constitue le pivot d’une culture d’intégrité, seulement 30,9 % des administrateurs participant à l’étude avaient confiance en l’efficacité de leur programme d’alerte. Enfin, à peine 17,5 % d’entre eux sont convaincus que leurs employés perçoivent le programme comme un moyen utile pour cerner les préoccupations non résolues.
Davantage de diligence
Selon le cabinet d’avocats Osler, davantage de diligence est également requise pour protéger les membres du conseil d’administration.
Les chiffres obtenus révèlent que 50,6 % d’entre eux omettent de passer en revue, une fois par année, les conventions d’indemnisation des administrateurs et dirigeants. Et 44,7 % d’entre eux omettent de faire réviser tous les ans leurs polices d’assurance par un conseiller externe.
« À notre avis, les premiers impératifs devraient être de protéger la réputation et la culture, et de déterminer les outils et les ressources nécessaires », explique Me Andrew MacDougall, associé et personne-ressource en matière de gouvernance d’entreprise, chez Osler.
Selon l’expert, l’efficacité de la surveillance exercée par le conseil d’administration en matière de gestion de crise requiert la supervision d’un système de gestion des risques d’entreprise rigoureux, la promotion d’une culture d’intégrité et de transparence, ainsi que l’approbation du plan de gestion de crise, dans le respect constant des rôles différents, mais complémentaires, des membres de la direction et du conseil d’administration.
Par Céline Gobert, le 28 juin 2016